L’Union européenne face au changement climatique – Un projet ambitieux contre le plastique

04 February 2021 /

4 min

Beaucoup de désastres environnementaux auxquels nous assistons aujourd’hui, partout dans le monde, sont causés par la pollution due à la consommation et au gaspillage de quantités inimaginables de plastique, lequel est jeté négligemment par terre et sur les plages pour finalement rejoindre la mer. L’Union européenne est en train d’agir contre ce phénomène, en élaborant des projets pour réduire les effets du changement climatique : parmi les plus importants, on retrouve l’interdiction de plastique à usage unique à partir de 2021. 

Un défi contre le temps

Comme nous le rappelle la grande horloge numérique (The Climate Clock) à Union Square, New York, il nous reste à peine plus de 7 ans pour prendre position contre le changement climatique et agir avant que les dommages causés ne deviennent irréversibles. 

Les deux artistes, Andrew Boyd et Gan Golan, ont décidé d’installer leur création en hauteur, horizontalement, perceptible par tout un chacun : c’est de cette façon qu’ils veulent rappeler au monde que l’échéance approche et qu’il faut intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

Cela fait désormais plusieurs années que l’on constate les dommages causés par le changement climatique et la pollution:  la fonte des glaciers et des calottes polaires, les ouragans et les tornades dévastatrices, les tsunamis, les incendies qui durent des mois, les énormes inondations n’en sont que quelques manifestations. Autant de phénomènes qui provoquent chaque année la mort de milliers de gens, animaux, plantes et espèces vivantes.

Que se passera-t-il si les secondes, les minutes, les heures, les jours, les mois et les années de ce chronomètre gigantesque continuaient à s’écouler sous nos regards impassibles ? L’Union européenne a choisi d’agir contre l’horloge, en opérant en faveur de projets et législatures claires, afin d’agir contre le changement climatique de façon visible, concrète et durable. 

Les projets verts de l’Union Européenne

En effet, depuis 2015 l’Union européenne vise, à travers le Green Deal,  à promouvoir l’utilisation efficace des ressources en passant à une économie propre et circulaire, à restaurer la biodiversité et à réduire la pollution. Ces projets prennent la forme d’un contrat volontaire entre l’UE, les entreprises privées, les acteurs publiques, les ONG et d’autres organismes, chacun agissant de son côté, avec l’objectif de polluer le moins possible d’ici 2050. 

Tout au long de ces années, l’Union Européenne a, en effet, proposé des législations et des plans visant à intervenir contre le changement climatique. Elle ambitionne désormais d’économiser de l’énergie, d’améliorer la qualité de l’air et de déployer des moyens de transport privés et publics plus propres. En d’autres termes, elle a mis en place des systèmes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, assurer la sécurité de l’approvisionnement énergétique, protéger la biodiversité et chercher à restaurer les écosystèmes terrestres et marins dégradés en Europe.

Enfin, elle a stimulé la création d’emplois verts, faisant en sorte qu’aujourd’hui les entreprises européennes représentent près d’un tiers du marché mondial en matière de solutions de protection de l’environnement.  

Plus de plastique (ou presque…)

Promulgué en 2018, un objectif important de l’Union Européenne est l’interdiction des produits plastiques à usage unique qui polluent particulièrement les plages et les mers d’Europe.

En 2017, La revue scientifique Science Advances a publié une analyse détaillée illustrant, à l’aide d’études statistiques, le caractère exponentiel de l’usage des matières plastiques au niveau mondial. 

Les emballages plastiques ont envahi notre quotidien et se retrouvent aujourd’hui absolument partout. Pire encore, ces emballages comportent des millions de tonnes d’additifs, des substances dangereuses tel que le bisphénol A et certains phtalates qui viennent se libérer au fur et à mesure en mer. Ces substances nocives dérivées de nos déchets plastiques finissent par se retrouver dans nos assiettes. 

En France, par exemple, près de 60% des déchets plastiques sont retrouvés dans la nature et les océans chaque année. En Italie, une étude conduite par Ispra confirme la présence de traces de plastique dans 121 espèces des poissons, parmi lesquelles le thon et l’espadon. 

Introduire des habitudes responsables vis-à-vis de la planète

C’est à cet égard qu’en 2017, l’UE a mis en place un projet actif et concret en affirmant que tous les emballages en plastique seraient recyclables d’ici à 2030. 

En outre, en mai 2018, elle a approuvé une nouvelle législation réduisant voire interdisant certains produits en plastique. Ce projet vise, par exemple, à diminuer l’entrée sur le marché des récipients en plastique pour les plats préparés ou les produits papier-carton pelliculés ; tandis qu’il vise à complètement interdire d’autres produits, tels que les couverts, les assiettes, les pailles et les sacs en plastique. 

Michèle Rivasi, eurodéputée écologiste et membre de la Commission santé et environnement, a affirmé que « chaque minute, une tonne de plastique est déversée dans les océans ». Rivasi a également déclaré que « l’UE doit montrer qu’il est possible de se débarrasser du plastique à usage unique et devenir un exemple au niveau mondial».  Enfin, l’UE s’engage à la facilitation du tri et à la sensibilisation afin d’encourager des habitudes de consommation responsable, de promouvoir la réutilisation de la majeure partie des produits en plastique arrivant sur le marché et de trouver des meilleures solutions de gestion des déchets. 

Le Programme des Nations-Unis pour l’Environnement (PNUE) a affirmé que « si on n’agit pas, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans à l’horizon 2050, et environ 99% des oiseaux marins seront capables d’ingérer du plastique ».  La lutte contre le changement climatique et la pollution est une priorité pour l’Union Européenne qui est en train de se fixer des objectifs à atteindre pour  l’horizon 2030 puis 2050. Maintenant c’est à nous, les citoyens de tous les pays européens, d’agir dans notre quotidien, de soutenir les législations européennes et de contribuer à chercher à sauver la planète des possibles désastres environnementaux.  Il faut que le décompte du Climate Clock n’atteigne pas zéro…

Cet article est paru dans le numéro 33 du magazine.

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